Quand vous discutez avec quelqu'un qui es soumis à une peur ou une anxiété quelle qu'elle soit, évitez absolument les propos qui laissent à penser que c'est sa volonté, sa motivation ou sa force de caractère qui l'empêchent de surpasser ses peurs.
Donc on oublie les conseils bien intentionnés, les explications rationnelles et logiques et les passages en force. Ceux-ci ne vont pas aider et peuvent même empirer la situation et susciter d'autres émotions désagréables en prime. Pourquoi et comment agir quand quelqu'un a la trouille.
Les bons conseils qui ne font pas du bien
Par exemple: Si quelqu'un a peur de prendre l'avion, on va souvent lui conseiller de se distraire en emportant de la lecture, de respirer calmement ou de pratiquer une quelconque forme de méditation. On peut s'attendre à une réponse posée qui ressemble à :"Merci pour le conseil, j'y avais pas pensé... Je plaisaaaaante! Tu crois pas que j'ai déjà essayé tout ça?!?!"
Quant aux arguments rationnels dans le style de: "Oui m'enfin statistiquement, l'avion est un moyen de transport sûr et tous les systèmes électroniques sont...".
Cause toujours. Les statistiques n'ont jamais sauvé personne d'un crash!
Qu'est-ce qui se passe réellement dans ces cas-là et pourquoi toute la bienveillance du monde n'aide-t-elle pas la personne terrorisée? Et que dire pour accompagner cette personne?
Les effets secondaires négatifs des bonnes intentions
J'ai abordé dans plusieurs autres publications et vidéos la question de savoir pourquoi il est difficile ou impossible de déconstruire une peur avec la logique, le bon sens ou encore en s'y confrontant à petites doses. J'aimerais ici aborder une autre idée, que l'on pourrait qualifier d'émotions secondaires à la peur. Un peu comme les effets secondaires d'un médicament.
Dans l'exemple ci-dessus, quelqu'un qui n'arrive pas à prendre l'avion ne se sentira pas mieux si vous lui faites remarquer que sa peur est irrationnelle (et très légèrement agaçante pour son entourage en plus)...
En fait, même dans le cadre professionnel où mes clients me contactent pour ça, ils sont nombreux à s'étaler en excuse et à se sentir un peu bêtes parce qu'ILS SAVENT que leurs perception du danger dépasse de très loin ce qui est raisonnable. Parfois, ils ressentent une forme de culpabilité, parce que certaines phobies peuvent être handicapantes pour les proches également. Ne pas pouvoir aller chercher son conjoint en voiture ou se rendre à certains endroits reculés, devoir refuser certains jobs parce que la voiture est indispensable et se montrer réticent à l'idée de partir en voyage avec son conjoint parce que l'avion nous terrorise... Tout ceci constitue une routine bien connue de la personne soumise à une peur démesurée.
A cela s'ajoute la honte et la peur du rejet parce qu'on vit dans une société ou il est "normal" de savoir conduire une voiture et de prendre l'avion comme si on se rendait à la boulangerie. Certains médias et réseaux renforcent cette idée qu'on est heureux quand on fait le tour de la planète plusieurs fois par année vers des destinations exotiques et qu'on doit faire confiance à la technologie.
Alors que faire pour débloquer la situation?
Alors j'ai une proposition à vous faire pour la prochaine fois qu'un proche manifeste sa réticence à affronter ses angoisses. C'est contre-instinctif, je vous préviens. Et ce n'est pas une solution définitive au problème, ni garantie, mais plutôt une manière d'éviter une flambée d'angoisse et de trouille sur le moment.
Le réflexe qu'on a souvent, quand une peur pointe le bout de son nez, c'est de tenter de la refouler, de la contrôler, avec les conséquences désagréables décrites ci-dessus. Essayons le contraire.
Si on reprend une fois encore l'exemple de la peur de l'avion, ça pourrait donner quelque chose comme: "Si je comprends bien, tu as peur d'être enfermé-e dans un tube de métal qui repose sur un truc pas palpable et transparent et tu crains d'y laisser ta peau? C'est plutôt naturel en fait, non? Bien plus que de considérer que c'est un moyen de transport sûr? (Là, vous évitez en principe la partie honte et culpabilité et évitez que la personne ne se braque sous le coup d'un conseil bien intentionné mais agaçant.) Donc je te propose qu'on laisse une petite place à ta peur et qu'on y aille comme ça, en considérant qu'elle a le droit de faire le vol avec nous."
On évite ainsi de refouler l'émotion, de vouloir s'en débarrasser trop radicalement.
Pour aller plus loin
À ce stade, selon votre lien avec la personne et vos compétences de communication et de psychologie, vous pouvez tenter la suite, mais ça commence à devenir un peu délicat et le risque de cultiver la peur est considérable selon les cas. La prochaine étape consiste à offrir à la personne la possibilité d'aller "discuter avec cette peur", considérer la raison pourquoi elle est là en premier lieu et dans l'idéal, la calmer de manière considérable.Si c'est bien fait, cela peut donner des résultats extrêmement rapides et efficaces mais une fois de plus, je vous déconseille franchement d'y aller si vous n'avez pas une absolue confiance en vos compétences dans ce domaine.
Quoi qu'il en soit, éviter à tout prix de refouler les peurs, les vôtres ou celles de vos proches. C'est un cul-de-sac et cela ne mène en principe à rien de constructif.
Vous avez planifié des vacances loin de chez vous et prendre la voiture et/ou le ferry vous paraît interminable et fatiguant mais vous ou votre conjoint avez des sueurs froides à l'idée du décollage? Vous avez peur de prendre le volant mais désirez retrouver votre liberté et augmenter votre rayon d'action et votre aisance sur la route?
Quelle que soit la peur qui vous empêche de vivre l'esprit libre et léger, n'hésitez pas à prendre un moment pour qu'on en discute. J'ai de multiples outils très efficaces pour vous permettre de surpasser vos peurs. Le bouton ci-dessous vous permettra de prendre rendez-vous gratuitement et sans engagement aucun.
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