À une phobie, certaines personnes ajoutent des tensions considérables en essayant de ne pas montrer leur peur à leur entourages. Certains parents, par exemple, serrent les dents pour ne pas transmettre leurs angoisses aux enfants. Cacher une vraie phobie, une peur irrationnelle qui fait mal au ventre, c’est à la fois très difficile et particulièrement fatiguant.
Le problème, c’est que tenter de cacher une peur est en général un bon moyen de la renforcer et de développer une anxiété régulière. En d’autres termes, même quand la source de vos peurs n’est pas présente, vous mettez en place de multiples stratégies pour éviter l’éventualité de cette peur. Et en plus, affronter la peur sur le moment va être de plus en plus coûteux en énergie.
Alors que faire pour gérer ses événements difficiles et ne pas transmettre vos peurs à vos proches?
Surtout, ne sous-estimez pas la sensibilité de vos enfants à vos tensions nerveuses. Ils sentent très bien quand quelque chose cloche, quel que soit votre discours. Et si ce n’est pas consciemment, cela se manifestera physiquement ou avec un certain retard, mais il le sentiront.
Dissimuler l’expression de votre peur n’est donc pas une solution valable sur le long terme. Cela vous permettra peut-être de fonctionner sur le moment, mais pas d’éloigner le problème durablement et de réduire l’impact de vos peurs sur votre santé et vos relations.
Que se passe-t-il vraiment dans ces moments?
Consciemment, quand on y réfléchit avec notre esprit rationnel, une phobie n’est pas logique et n’a pas de raison d’être. Il est donc normal d’avoir envie de la refouler, de s’en débarrasser. Si c’est votre cas, pas d’inquiétude à avoir, vous n’êtes pas seul-e et c’est probablement ce que j’entends le plus souvent de mes clients: “J’ai envie d’arracher cette émotion, ce noeud dans mon ventre et le jeter, le brûler…”
Comme évoqué plus haut, cela risque fort de provoquer une résistance. Refouler une émotion, quelle qu’elle soit, n’est pas une solution pour se sentir mieux.
Comment les émotions se transmettent-elles à nos proches
Les humains étant des animaux sociaux (pour la plupart ;) vos proches et les enfants en particulier, auront tendance à imiter votre comportement, plus ou moins consciemment. Si vous êtes tendu-e, stressé-e ou en proie à une peur difficile à contrôler, ils vont sentir cette tension et se mettre sur la même longueur d’onde, pour ainsi dire.
Et ce mécanisme se met en place même si la personne n’analyse pas votre comportement rationnellement, comme cela peut être le cas chez les plus jeunes.
C’est une manière simple (voire un peu simpliste) d’expliquer comment certains enfants finissent par développer des angoisses et des peurs similaires à celles de leurs parents, même si celles-ci n’ont jamais été discutées ouvertement.
Quelle est la voie à suivre pour éviter ce genre de développement?
Il n’est certainement pas facile pour un adulte d’admettre ses peurs, de les décrire ou de mettre des mots dessus, mais je pense sincèrement qu’un changement durable et sain passe par cette étape.
En plus d’aider la personne concernée à surpasser ses phobies et relâcher les tensions générées, l’exemple transmis aux enfants est celui de quelqu’un qui gère ses émotions au lieu de les refouler.
Il est étonnant de constater que toutes les connaissances que l’on enregistre sur nos premières années d’écoles, bien que partiellement utiles, n’incluent en aucun cas des cours sur les émotions. Maths, langues, géographie, histoire, etc. Mais aucun cours n’est intitulé:”Que faire de ta colère?” ou “Comment avoir moins peur et se sentir bien.”. Alors au lieu de vouloir faire bonne figure devant vos proches, de serrer les dents à les casser et de mettre en place des stratégies sophistiquées pour contourner vos peurs, il est peut-être temps d’apprendre à les gérer! Si vous ne savez pas par où commencer, dites-moi, je vous conseillerai volontiers pour surpasser vos peurs efficacement et rapidement (parce que non, cela ne devrait pas prendre des années!)
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